Il aurait pu se contenter d’être un « fils de », reprenant l’héritage familial de ses illustres père et grand-père, les Comtes de Seyssel. C’était sans compter sur son tempérament « touche-à- tout » et curieux, son amour de la terre et son goût des autres.
Portrait…
Olivier de Seyssel est un passionné.
De chevaux, pour commencer. « Tout petit mon grand-père m’emmenait sur l’hippodrome d’Aix-les-Bains, dont il était le président. J’adorais cela ».
Au fil des ans, la passion prend forme, devient plus concrète : il monte un élevage de chevaux, s’implique dans l’organisation des Courses*. Il devient vice-président de l’hippodrome d’Aix-les-Bains, puis président de celui de Divonne-les-Bains et enfin de Lyon-Villeurbanne. Pendant 4 ans il travaille au projet de réfection du quartier de la Soie à Lyon, sous la houlette de Gérard Collomb, alors président du Grand Lyon. Le projet est novateur et aboutit à la naissance du premier hippodrome « urbanisé », mêlant centre commercial, salles de cinéma, pistes de roller, restaurants… au milieu hippique. Le résultat est original et immédiatement investi par le public.
Fort de ce succès, Olivier de Seyssel est élu vice-président de l’hippodrome de Vincennes et vice-président des Courses en France, poste qu’il occupe depuis 7 ans. La filière fait vivre 75000 personnes sur notre territoire, grâce aux 800 millions d’euros rétrocédés chaque année par le PMU. Il s’y occupe du développement à l’international, car le PMU s’exporte : Russie, Allemagne, Suisse, Chine…
Son premier métier, agriculteur
Un pied à l’étranger, mais l’autre solidement ancré chez nous.
Car l’autre passion d’Olivier de Seyssel, c’est la terre. « Dès tout jeune j’ai été conquis par le milieu rural, j’ai voulu être agriculteur. Après ma scolarité à Belley j’ai passé un bac viticole, puis entrepris des études de gestion de l’entreprise agricole. J’ai voyagé pour découvrir ce qui se faisait dans les autres pays (…). A mon retour j’ai décidé de m’installer dans le Bugey en agriculture traditionnelle ».
Mais il change très vite de voie, poussé par un besoin impérieux de « faire d’autres choses ». «Je me suis impliqué dans les responsabilités de la profession, par le biais du syndicalisme agricole ».
Moins présent sur son exploitation, Olivier de Seyssel abandonne la filière laitière pour la production de céréales « plus facile à gérer en cas d’absence ». Depuis 15 ans, il préside également la Mutualité Sociale Agricole (MSA) Ain-Rhône.
« Le côté social de la MSA me plaisait, la ruralité avec toutes les problématiques que l’on connaît m’intéressait particulièrement ». La crise agricole actuelle l’inquiète au plus haut point.
« Aujourd’hui je rencontre des gens qui n’ont plus rien à perdre. Certaines familles sont dans des situations catastrophiques et ce n’est même plus un problème de revenus, ce sont des gens qui n’ont plus de visibilité. Beaucoup sont désabusés et ne croient plus en leur métier. C’est grave, ils n’ont qu’une crainte, c’est que leurs enfants reprennent l’exploitation ». Des agriculteurs qui « n’attendent pas la subvention, mais de vivre de leur travail ». « Où est le politique ? » s’indigne-t-il.
La politique, son nouveau challenge
La politique, justement, c’est son nouveau challenge. Il y a déjà goûté, quelques années en arrière, aux côtés de Charles Million. « C’était une personne extraordinaire, à Belley, un ami de mon grand-père, c’est un peu lui qui l’avait lancé d’ailleurs ».
Il l’accompagne à l’époque sur bien des combats, entre lui-même au conseil municipal de Magnieu, où il réside.
« Je suis scandalisé par la génération d’hommes politiques actuelle, tous issus d’un même moule. Je me bats pour que des hommes de terrain deviennent les hommes politiques de demain ». Ce combat, il compte bien l’incarner, en se présentant aux élections législatives partielles de juin 2016, suite à la démission d’Etienne Blanc. Proche de Jean-Louis Borloo, il assure « faire une campagne comme un homme de terrain, sur des dossiers et non par rapport à un parti politique ou un homme politique ».
« Je ne suis pas un homme de parti. Je l’ai été, preuve que j’ai évolué… ».
Une vie bien remplie, qui pourrait prendre un nouveau tournant au sortir des élections. « Si je suis élu j’arrête mes responsabilités à la MSA. Cela fait 15 ans que je préside cette institution, je pense qu’il faut savoir laisser la place ». Très motivé par le défi qui l’attend, il confie à demi-mots craindre de ne pouvoir agir à la hauteur de ses ambitions : « Il faut être réaliste, il reste 1 an de mandat, juste l’occasion de prendre ses marques. A l’approche des élections présidentielles le fonctionnement politique de l’état va s’arrêter pour plusieurs mois. Il n’y a qu’en France que l’on voit cela ! »
+ d’infos : www.olivierdeseyssel.fr
*Assoc. de 230 hippodromes en France
Fabienne Bouchage