Que les lecteurs soient rassurés, il ne s’agit pas de narrer des ébats illégitimes au cœur des vignobles, mais au contraire de vanter les bienfaits d’une nouvelle méthode écologiques limitant l’emploi de pesticides.
Les viticulteurs du Domaine Lingot-Martin à Poncin, secteur appartenant au Cerdon (AOC) ont décidé d’opter pour une solution bio-contrôle (alternative à l’utilisation des insecticides conventionnels), et cela pour répondre aux enjeux de l’agro-écologie. Plus de 6 hectares vont bénéficier de cette méthode. RAK est une technique développée par la division Agro de BASF.
Le problème ?
Les viticulteurs doivent faire face à de nombreux ravageurs parmi lesquels des papillons surnommés « tordeuses de la grappe » ou « vers de la grappe ». Deux espèces sont visées : L’Eudémis et la Cochylis. Les femelles pondent des œufs sur les grappes et les larves qui naissent perforent les grains engendrant de la pourriture tout autour. Pour lutter contre ce fléau le RAK s’inspire de la nature…
En quoi consiste cette méthode ?
Il s’agit de diffuser durant les mois concernés les phéromones identiques à celles produites par les femelles pour attirer les mâles. Ces phéromones de synthèse vont désorienter les mâles qui ne vont plus retrouver les femelles. 3500 capsules ont été réparties sur le secteur choisi tous les trois rangs pour un coût de 210 euros à l’hectare, soit deux fois plus élevé que le traitement chimique.
Mais c’est là un choix du caveau Lingot-Martin alors que d’autres régions vinicoles ont opté aussi pour cette méthode écologique. Le résultat est aussi performant que l’emploi traditionnel de pesticides.
Les diffuseurs RAK sont agrafés sur les fils de vigne et une double ampoule diffuse à travers la substance des ampoules les phéromones perturbateurs de la sexualité des papillons.
Après l’explication dans les vignes, la vingtaine de personnes présentes s’est retrouvée dans le beau caveau Lingot-Martin pour une visite des installations où est créé de façon ancestrale le fameux Cerdon.
Le tout suivi comme il se doit en pays bugiste d’une dégustation conviviale…
« L’image du vin qui est associée au plaisir et à la qualité ne peut faire l’impasse sur le respect de l’environnement ».
Michel Bigoni